Le système de plancher chauffant basse température permet
un chauffage doux et homogène des locaux. Il est parfaitement
adapté aux chaudières actuelles type basse
température à haut rendement (partiellement
déductibles des impôts), aux panneaux solaires ou encore
aux pompes à chaleur. Ce système est à forte
inertie, et permet le maintien d'une température constante
à moindre coût, même lorsque la production de
chaleur n'est pas répartie de manière homogène
dans le temps, comme dans le cas des systèmes solaires. De plus,
il évite la perte de surface liées à la pose de
radiateurs, car il ne bloque pas les murs ou ceux-ci seraient
installés, permettant d'y placer des meubles. Enfin, comme c'est
le sol qui est chauffé, à température
égale, la sensation de chaleur perçue est plus importante
que dans le cas de chauffage traditionnel, où le sol est plus
froid que l'air ambiant.
Un autre avantage des planchers chauffants, s'ils ont été
prévus dans ce sens, est la possibilité des les utiliser
pour rafraîchir de quelques degrés les locaux, solution
possible lorsqu'ils sont couplés à une pompe à
chaleur réversible.
Risques et précautions à prendre
L'étude avant l'installation doit être
effectuée par un professionnel, et ne s'improvise pas en
quelques minutes. On risque en effet d'avoir des zones
surchauffées (habituellement près des collecteurs), et au
contraire d'autres qui n'arriveront jamais à une
température suffisante. D'où l'importance du
schéma d'implantation du serpentin véhiculant le fluide,
et de la prise en compte des pertes de charge pour chaque circuit.
La réalisation elle aussi ne doit pas être prise à
la légère, car toute erreur implique la
destruction du revêtement, de la dalle
flottante, et ce parfois jusqu'au collecteur
alimentant la zone impactée. D'où l'importance de
couler la dalle avec le circuit sous pression, pompe en
marche, débitmètres surveillés pour chaque
zone. Si les différents matériels visant à
permettre la dilatation de la dalle lors de son chauffage ne sont pas
correctement mis en place, celle-ci risque soit de se rompre, soit de
pousser les cloisons adjacentes, soit encore de se bomber sous la
contrainte. Il n'est pas rare de voir les carrelages posés en
plinthe sauter les uns à la suite des autres lors des
premières montées en température, notamment dans
le cas d'un jointement (donc d'une liaison) entre ceux-ci et le
plancher chauffant. De même, les préconisations pour la
première montée en température du système
(et hélas parfois aussi pour le séchage de la dalle, pour
certains trop pressés) doivent impérativement être
respectées. Le choix des matériaux n'est pas anodin non
plus, tant en ce qui concerne les colles utilisées que pour le
jointement.
Enfin, le choix d'une régulation appropriée est
essentiel.
Il faut savoir qu'en cas de surchauffe, la garantie des tubes PER (ou
PEx) n'est plus valable. De même, dans le cas de planchers
rafraîchissants, si la température à laquelle on
ramène la dalle est trop faible par rapport à la
température ambiante, (valeur limite déterminée en
fonction de l'hygrométrie), de la condensation va se
former sur le sol, impliquant entre autre
désagréments des risques de moisissures, de chutes si le
sol est ainsi rendu glissant. Ce type de travaux mettant en œuvre
différents corps de métiers, il est impératif
qu'ils soient suivis, conseillés si besoin et parfaitement
coordonnés à lors de la réalisation du chantier si
l'on ne veut pas avoir de mauvaises surprises une fois la
totalité des travaux réalisés. De même, il
est souhaitable d'être extrêmement prudent avant de signer
la fin de réalisation des travaux, et de bien se faire expliquer
le mode de fonctionnement de son installation, ce que tout
professionnel sérieux ne manquera de faire.
Exemple de réalisation d'un plancher chauffant
rafraîchissant de 160 m2
Après la pose d'un film polyane anti-condensation sur la dalle
existante, et d'une
mousse permettant l'isolement thermique et mécanique de la
future dalle avec les murs, le support isolant sur lequel chemine le
tube PEX est installé.
Il convient d'éviter tout pont thermique entre la dalle
émettrice de chaleur et le reste de la structure.
Le cheminement du tube transportant le fluide caloriporteur est choisi
en fonction des contraintes thermiques du local.
Puis une armature métallique est placée avant coulage de
la dalle flottante, en tenant compte des joints de dilatation et des
zones de fractionnement.
Le circuit étant en pression, la dalle flottante est
réalisée avec l'adjuvant préconisé.
Celui-ci permet un meilleur enrobage du béton.
On peut remarquer sur ce cliché le contournement de la zone
où est prévue la cheminée (à gauche),
ainsi que la matérialisation du fractionnement de la dalle (au
premier plan) en deux zones sur un même circuit,
permettant une libre dilatation sur des surfaces limitées.
Le séchage de la dalle doit impérativement respecter les
préconisations de montée en température
très progressive,
afin de garantir solidité et tenue dans le temps.
Le type de revêtement choisi doit permettre une diffusion
optimale de la
chaleur, et être posé en respectant les zones
prévues pour la dilatation.
Une colle et un produit pour le jointement de type souple sont
recommandés.